• Marie Bouvot

    Je vais, au travers de cet écrit, revenir sur mon expérience ainsi que mes ressentis personnels, en m’appuyant sur les multiples temps forts de ce module « Projet Partenariat », que nous avons eu la chance de vivre cette année.

    Tout d’abord, il semble important de parler de mon engagement dans ce module de formation. Pourquoi avoir choisi le « Projet Partenariat » et plus spécifiquement le projet musique ? J’ai, l’année dernière, passé le Concours de Recrutement de Professeurs des Ecoles en présentant comme spécialité à l’oral un dossier musique. J’ai effectué de nombreuses recherches et monté une séquence d’apprentissage sur un thème précis dans le domaine musical. Cependant, je n’ai pu réellement mettre en application mes séances et me projeter sur le long terme. Il m’était difficile de comprendre comment pouvait se mettre en place un PEAC et comment agir en partenariat avec les personnes ressources qui nous entourent. 

    Cette formation a été selon moi plus qu’enrichissante dans le sens où elle m’a apporté de nombreuses réponses et d’éléments tant sur le plan pédagogique que sur le plan théorique. Cette formation continue m’a également permis d’avoir une idée bien plus précise de ce que représente le travail en collaboration avec les partenaires locaux.

     

    La journée de formation au TAP (octobre 2017) a merveilleusement bien lancé ce parcours de formation. Nous avons pu, à travers les différents ateliers, pratiquer, vivre par le corps, découvrir, comprendre, manipuler et surtout se projeter en classe. Le contenu de cette formation était très complet et concret. Les apports, aussi bien théoriques que pratiques, étaient accessibles à tous, professionnels de la musique ou non. Cette journée nous a apporté de nombreuses pistes et ressources pédagogiques aussi bien en Education musicale que dans le domaine scientifique. Une journée conviviale et très riche qui nous a permis d’échanger entre enseignants mais également avec les différents acteurs et partenaires. Le fait de passer par la pratique pour comprendre certaines notions, ou idées, nous a permis de nous mettre à la place du spectateur et donc possiblement à la place de l’élève.

    Cette posture du spectateur, nous l’avons également vécue lors de la sortie au FRAC de Linazay. Nous avons tout d’abord visité les lieux d’exposition seuls, en nous créant notre propre opinion. L’interprétation des œuvres était alors personnelle. Il fut intéressant de passer à la seconde phase, revenir collectivement sur l’ensemble des œuvres. J’ai pu constater que mon interprétation, qui semblait pour moi évidente, n’était pas toujours identique à celle des autres. Certains percevaient des choses bien différentes. J’ai alors compris que l’interprétation d’une œuvre est réellement propre au spectateur, que l’intention donnée par l’artiste n’est pas toujours perçue, tout dépend des expériences personnelles et culturelles de l’observateur. Il semble alors intéressant d’exploiter ces différences de perception avec les élèves. A travers le ressenti personnel, les connaissances de chacun, on interprète à sa façon, ce qui est important, c’est de pouvoir l’exprimer, le justifier et de partager les différents points de vue avec les autres.

              Ce lieu témoigne de la diversité des structures et partenaires que nous avons sur notre territoire. Il est important de connaitre ce qui nous entoure et de savoir que certaines structures sont prêtes à travailler en collaboration avec nous, enseignants, à nous guider et nous soutenir dans l’élaboration de projets communs.

              Nous avons également eu la chance de mener une séance dans une classe de CP. Cette intervention avait pour objectif principal d’introduire la sortie au TAP « Mon premier concert de piano ». Nous avons alors élaboré une séance grâce à l’aide et aux conseils avisés de Mme Caperan-Mainard (conseillère pédagogique musique) qui a su nous éclairer et nous apporter de nombreuses pistes pédagogiques. Nous avons pu, grâce aux divers échanges, cibler les points théoriques à aborder avec les élèves, en nous appuyant sur la programmation du concert.  

    Ce travail collaboratif fut réellement enrichissant dans le sens où la complémentarité que nous avions toutes les trois et les divers temps d’échanges avec les personnes ressources ont permis de construire une séance complète et réfléchie.  

    Lors des temps de préparation avec l’enseignante référente de la classe, Mme Puygrenier, nous avons abordé les pratiques de la classe en éducation musicale pour pouvoir adapter au mieux notre intervention. Nous avons compris que les élèves avaient déjà une certaine habitude d’écoute et avaient de nombreuses connaissances dans ce domaine. Ils s’étaient déjà déplacés au TAP pour voir un concert de classique. Nous avons alors adapté notre démarche aux élèves. Durant la séance menée en classe, nous avions prévu plusieurs temps d’échanges, pour laisser les enfants s’exprimer sur leurs ressentis personnels. Comme annoncé précédemment il semble important de laisser les élèves verbaliser leurs interprétations, leurs émotions et ressentis. Je craignais que les élèves n’osent prendre la parole, ou n’arrivent pas à mettre des mots sur ce qu’ils pouvaient ressentir. A ma grande surprise, les échanges ont fusé. La classe était dynamique et participative, la séance s’est donc déroulée à merveille. 

    Nous avons également accompagné les élèves au concert. Nous avons pu remarquer que les élèves étaient très réceptifs et faisaient parfois des liens avec les notions abordées en classe lors de notre intervention. Il était fort agréable d’observer les visages des élèves, captivés par la prestation des deux musiciens. Cette expérience m’a réellement motivée à mettre en œuvre un projet du même type et de vivre la même aventure avec ma propre classe. Nous avons pu observer l’organisation que demande une sortie et la gestion d’un groupe classe en dehors de l’école. Il s’agit d’un projet très constructif aussi bien pour les élèves que pour sa pratique personnelle. 

    J’ai compris alors, durant cette année de formation, que de multiples projets pouvaient être menés. Il semble important et enrichissant de s’ouvrir à la nouveauté. Le travail collaboratif n’est pas quelque chose d’insurmontable. De nombreuses personnes ressources peuvent nous accompagner et nous conseiller. Il faut profiter de cette richesse culturelle et locale qui nous tend les mains. Il existe de nombreuses possibilités qui sont malheureusement trop peu souvent exploitées pour diverses raisons (manque de temps, peur de l’engagement…). Il est vrai que quand nous débutons, il semble difficile de s’engager dans de gros projets, mais il faut être conscient de l’éventail de possibilités qui s’offre à nous. Le travail collaboratif avec les partenaires extérieurs est, je pense, plus que bénéfique dans la construction des différents apprentissages. Ils permettent d’aborder les notions ciblées différemment et de manière transversale. Le fait de vivre l’expérience, d’échanger, de manipuler, de rencontrer, peut faciliter la compréhension, la mémorisation et le réinvestissement. Il s’agit d’une autre démarche d’apprentissage, qui peut être instaurée dans les différentes disciplines scolaires. 

    La mise en place d’un PEAC permet de favoriser l’accès pour tous à la culture. Nous pouvons grâce aux diverses ressources qui nous entourent permettre aux élèves d’accéder et de découvrir de multiples activités culturelles, lieux et partenaires locaux. Notre rôle est de les encourager à s’ouvrir aux autres et à ce qui les entoure, de se confronter à la nouveauté, de faire travailler leur imaginaire, et de développer leur esprit critique tout en se créant une opinion personnelle.

     

    Pour conclure, ce module m’a finalement permis de questionner mes pratiques actuelles, et surtout de me projeter pour les années à venir. L’appréhension que je pouvais ressentir quant à la construction de projets en dehors de l’école s’est envolée. J’ai pris conscience que nous ne sommes pas seuls et livrés à nous même. Nous pouvons travailler en équipe, aussi bien avec nos collègues et conseillers pédagogiques qu’avec les acteurs locaux extérieurs à l’école ; tous avec la même idée et dans la même démarche : permettre aux élèves de s’épanouir dans l’univers scolaire et d’avoir les mêmes chances de réussite. 

     


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