Construire une analyse personnelle synthétique et à la fois complète sur ce projet partenariat est un véritable défi. En effet, la richesse du module, tant par la diversité des expériences vécues que par la multiplicité des dispositifs auxquels nous avons pu participer, est véritablement immense.

Il s'agira ici d'essayer de donner un point de vue global de l'expérience mais également d'expliciter mon ressenti personnel durant certains moments clés de ce parcours.

Ce projet partenariat a commencé dès le mois d'octobre, avec la journée de formation au TAP, où nous étions, nous étudiants de MASTER 2 MEEF 1er degré, mélangés avec des professeurs des écoles chevronnés, mais également des professeurs du second degré, des formateurs spécialisés (musique, sciences, acoustique...) et des conseillers pédagogiques. Il s'est poursuivi tout au long de l'année scolaire, et s'est clôturé par la sortie avec les élèves de CP que nous avions suivis au TAP, pour un concert de piano à 4 mains.

Pour moi, ce projet a été enrichissant sur différents points. Tout d'abord, il m'a permis de découvrir différents dispositifs pédagogiques proposés par des structures poitevines (participer à "mon premier concert" avec le TAP, faire appel aux conseillers pédagogiques de département pour pouvoir élargir mon point de vue sur l'enseignement de certaines matières...). Cela m'a également permis de mieux cerner l'enjeu du PEAC. Après avoir obtenu le CRPE 2017 en option musique, j'avais une assez bonne vision théorique de ce qu'est un PEAC (notamment les trois piliers : rencontres, pratiques et savoirs), mais je n'en avais jamais mis en place. J'ai ainsi eu l'occasion grâce à ce projet partenariat de participer à sa mise en œuvre réelle, et je me sens ainsi mieux préparée pour ma prise de fonction à plein temps au mois de septembre 2018. 

J'ai également pu expérimenter une chose essentielle dans ce métier : créer des liens entre les différentes expériences vécues afin de pouvoir proposer aux élèves des situations toujours plus riches et diversifiées. Ainsi il me semble que la séance que nous avons pu proposer en classe de CP au mois d'avril a été enrichie de toutes les expériences que nous avions pu vivre avant (formation au TAP, rencontres avec la conseillère pédagogique, moments de formation à l'ESPE...).

D'un point de vue plus personnel, et hors du cadre de l'enseignement, ce projet partenariat m'a également beaucoup apporté. Tout d'abord il m'a permis d'expérimenter le travail de groupe avec des personnes que je ne connaissais pas au départ. J'ai donc pu développer ma capacité à travailler avec d'autres, et à avancer grâce aux compétences de chacun. Cela m'a également permis de découvrir des lieux culturels de la région d'une autre manière que celles qui nous sont proposées habituellement. En effet, prenons l'exemple du TAP : la visite guidée du lieu (une première fois lors de la journée de formation du 4 octobre, et ensuite au mois d'avril avec les élèves de CP) m'a permis de découvrir l'envers du décor, de connaitre non seulement les différents espaces du lieu (coulisses, scènes, couloirs divers et variés) mais également de découvrir certains métiers et certaines personnes qui font fonctionner le TAP.

Mais ce projet partenariat, grand parcours au sein d'un labyrinthe composé d'éléments pédagogiques, culturels et humains, est également à analyser plus spécifiquement, en en observant certains éléments "à la loupe".

Ainsi je souhaite parler de la journée de formation au TAP et également de la séance menée dans la classe de CP de Mme Puygrenier.

Tout d'abord, la journée de formation au TAP du 4 octobre a constitué l'entrée en matière dans ce projet partenariat. Elle m'a permis de voir à quoi peut ressembler la formation continue des professeurs (1er et 2nd degré). J'y ai vécu des expériences très diverses. La multitude des intervenants était, selon moi, la clé de cette journée de formation. Cela m'a permis d'articuler différentes réflexions et expériences. Les jeux musicaux m'ont permis de développer plus facilement une confiance en moi ; la présence de personnes au parcours scientifique m'a permis de consolider des compétences parfois fragiles (j'ai notamment un très bon souvenir de l'intervention sur l'acoustique, qui expliquait de manière très précise comment se propage un son). La rencontre avec des professionnels de la musique (chef d'orchestre, musiciens, professeurs...) a également été très enrichissante, pour différentes raisons. J'ai pu enrichir ma réflexion sur l'enseignement de l'éducation musicale en classe, mais j'ai aussi pu découvrir des métiers souvent peu abordables (je pense notamment à la discussion avec le chef d'orchestre).

La séance que nous avons menée conjointement dans la classe de CP de Mme Puygrenier est, pour moi, un autre des moments forts de ce projet partenariat. Pour rester dans le thème de la musique, je pourrais le qualifier de point d'orgue du projet. En tant que Professeur de Ecoles Stagiaire, un des points essentiels pour moi lors de ce projet était d'améliorer mon enseignement de l'éducation musicale en classe. Ma formation et ma petite expérience en classe m'avait donné des outils pour pouvoir enseigner le chant aux élèves. Ici, l'objectif était de proposer une séance d'écoute musicale, ce qui pour moi est plus difficile. Le fait de la réaliser et de la mener à trois a été très formateur. L'aide de Magali Capéran et de Mme Puygrenier nous a permis de proposer aux élèves une séance riche et interactive, mêlant différents dispositifs pédagogiques (écoute active, recherche lexicale à partir de morceaux, préparation à l'écoute d'un concert dans une salle de spectacle, verbalisation, relaxation, et bien d'autres). Je pense que cette séance m'a permis d'élargir ma palette d'outils pédagogiques concernant l'écoute musicale en classe, et ce n'est que du positif pour les prochaines années où je serai face à ma classe. De plus, il s'agit pour moi d'un moment fort du projet car il s'agit d'un moment d'échange. Les élèves, leur professeur et nous trois avons créé, le temps d'une après-midi, une relation sous-tendue par la musique (expériences sensorielles, analyse d'un morceau, découvertes culturelles...). Ce fut donc un moment d'une grande richesse (à la fois émotionnellement et "pédagogiquement").

Pour conclure, ce projet partenariat fut une expérience bien trop vaste pour pouvoir en donner une véritable idée par écrit. La conclusion que je souhaiterais donner ici est peut-être la suivante : ce genre de projet permet, pour de futurs professeurs comme nous, de mieux nous projeter dans ce qui nous attend pour les prochaines années, et nous encourage à monter des projets interdisciplinaires de ce type. Cela me parait essentiel pour le parcours des élèves (création d'un véritable bagage culturel), mais également pour notre posture d'enseignant : oser sortir de la classe, ou oser faire entrer la culture dans la classe.